Le 14 août 2020, le Premier ministre, Jean Castex, a saisi le Conseil d’orientation des retraites (COR) afin que ce dernier « évalue à nouveau la situation financière du système de retraite, en mettant en exergue les effets à horizon 2030 », ceci, en dissociant ce qui relève du déficit « structurel » des comptes, de la dégradation « conjoncturelle » liée à la crise sanitaire.
Cette note d’étape du COR – prélude au rapport annuel attendu pour fin novembre – vient d’être remise au Chef du Gouvernement. Elle permettra à l’Exécutif de réfléchir à l’éventuelle mise en œuvre future de mesures paramétriques afin de redresser les comptes, lesquelles pourraient notamment prendre la forme d’un allongement de la durée de cotisation ou encore d’un recul de l’âge de départ en retraite.
Dans ce document, le COR annonce un déficit du système de retraite de l’ordre de 25,4 milliards d’euros pour 2020 ; c’est 4 milliards de moins que les prévisions de juin dernier « du fait d'une conjoncture un peu moins dégradée », mais largement plus qu’en 2019 où il s’élevait à 1,9 milliard d’euros.
Un manque à gagner dû à l’épidémie de Covid-19 et à ses conséquences économiques (chômage, recours massif à l’activité partielle, reports et exonérations de cotisations, etc.) qui ont « un impact massif sur les ressources du système de retraite ». La crise sanitaire aurait ainsi causé pas moins de 21 milliards d’euros de déficit en 2020, et engendre « un besoin de financement supplémentaire » estimé à « un peu moins de 5 milliards » par an à compter de l’an prochain.
En 2021, l’amélioration attendue de la situation économique devrait permettre de ramener le déficit des retraites à 10,4 milliards d’euros. Les comptes devraient toutefois se dégrader par la suite pour atteindre -13,3 milliards d’euros en 2024.
